Le poème de Robert Frost pourrait bien décrire la divergence des marchés mondiaux au premier semestre de 2024. Contrairement à la plupart des autres pays, l’économie américaine continue d’afficher une croissance solide malgré une inflation qui reste supérieure à la cible et une banque centrale qui semble déterminée à maintenir sa politique monétaire à des niveaux restrictifs. Comme le souligne RBC Gestion Mondiale d’Actifs, la performance de l’économie américaine a contribué à propulser l’économie mondiale vers une croissance modeste au premier semestre de 2024, mais des vents contraires subsistent sous la forme de taux d’intérêt plus élevés et de risques géopolitiques1. La résilience de l’économie mondiale a diminué, mais n’a pas éliminé les craintes de récession. Cependant, si nous examinons l’économie mondiale de manière plus nuancée, des signes de divergence régionale, tant au niveau de la croissance économique que des politiques des banques centrales, commencent à apparaître. Bien qu’elle se porte légèrement mieux que la zone euro et le Royaume-Uni, l’économie canadienne continue de montrer une certaine faiblesse avec un PIB stagnant et une faible productivité. Plus loin à l’étranger, l’économie chinoise continue de faire face à des défis en raison d’une dette infranationale élevée et d’un marché immobilier très endetté.
Les indices boursiers mondiaux continuent d’afficher de solides rendements au premier semestre de 2024, quoique légèrement inférieurs à ceux de 2023. L’indice S&P/TSX reste positif depuis le début de l’année malgré une croissance économique intérieure bénigne. Les secteurs de l’énergie et des matériaux ont contribué à compenser la faiblesse du secteur financier. Les marchés boursiers européens ont affiché de solides gains, soutenus par des facteurs macroéconomiques et une politique monétaire moins restrictive de la Banque centrale européenne. Les actions des marchés émergents continuent d’être à la traîne par rapport aux autres marchés développés, car les défis auxquels fait face l’économie chinoise et la faiblesse de son marché immobilier pèsent lourdement sur l’indice. Cette faiblesse est légèrement atténuée par la vigueur de l’Inde, qui représente désormais près de 20 % de l’indice des actions des marchés émergents.
Les indices obligataires mondiaux sont globalement stables voire légèrement en baisse pour le premier semestre 2024. Les acteurs du marché s'attendent à ce que les banques centrales du monde entier commencent à réduire leurs taux et, à certains égards, nous avons déjà assisté à un certain assouplissement de la politique monétaire régionale. Cependant, le rythme et la durée de cette politique plus accommodante restent incertains, car l'inflation reste persistante. Une autre préoccupation pour les investisseurs obligataires reste le niveau de la dette souveraine et sous-souveraine. Les politiques budgétaires stimulantes des économies développées, combinées à des taux plus élevés, constituent une préoccupation croissante pour les investisseurs obligataires, car une part plus importante des recettes publiques devra être affectée à la simple couverture des intérêts sur la dette nouvellement émise à l'avenir.
Les rendements solides des différentes classes d’actifs depuis le début de l’année se sont reflétés dans nos cinq portefeuilles d’investissement standard et responsable. Nos portefeuilles Équilibré, Croissance et Croissance Dynamique ont tous affiché des rendements supérieurs à 4 % nets de frais, reflétant la vigueur des marchés boursiers mondiaux.
Alors que nous nous tournons vers le second semestre de 2024, des changements dans l’allocation d’actifs stratégique sont en cours dans la plupart de nos portefeuilles. Ces changements reflètent l’analyse du comité d’investissement de RBC Investi-Clic en consultation avec nos partenaires de RBC Gestion Mondiale d’Actifs et de RBC Marchés des Capitaux. Nous augmentons notre allocation stratégique en actions de 5 % et réduisons notre exposition aux titres à revenu fixe du même montant. Ce changement est davantage motivé par des perspectives constructives pour les actions que par des inquiétudes concernant les valorisations des titres à revenu fixe. Par conséquent, il n’y aura aucun changement dans notre portefeuille Prudence Élevée (ni dans l’allocation de nos portefeuilles Croissance Dynamique, qui ne comportent pas d’investissements en titres à revenu fixe). Dans le cadre de notre allocation en actions, nous réduisons notre exposition aux actions canadiennes et augmentons notre allocation en actions internationales, principalement américaines. Ce changement reflète la divergence croissante de performance entre l’indice américain et l’indice canadien sur une base neutre en matière de devises.